By Barbara

Faire une virée à deux à Pise 2/2

Bien le bonjour !

Allez, je poursuis sur ma lancée italienne 🇮🇹 🎭🎨🛵.

Depuis la région parisienne où j’amorce l’écriture de cette brève introduction, tandis que la grisaille envahissante d’octobre commence par moments à se faire bien ressentir, je pense qu’il ne serait pas déplaisant de laisser la place ici à de la couleur et à quelques doux rayons de soleil virtuels.

Après un premier volet tout en noir et blanc, je réalise que cette seconde sélection fut plus laborieuse que je ne l’aurais pensé !

Entre le souci d’éviter d’en faire un dépliant interminable et mon engouement à représenter Pise le plus justement.

Certes, la ville n’est pas aussi prestigieuse et mémorable que ses cousines Rome et Venise, mais elle attire tout de même 3 à 5 millions de visiteurs !
Lentement, mais sûrement, je ne résiste donc pas, une nouvelle fois, à concevoir cette nouvelle publication, à proposer un p’tit débrief plus ou moins exhaustif, sans accusé de réception, et surtout à faire, de loin, ce que je préfère : m’improviser guide-reporter en posant mes yeux ailleurs qu’en l’air, car, assurément, la ville de Pise offre de bien jolies surprises.
Pour commencer, dirigeons-nous vers les Lungarni de Pise : il s’agit des quais et des avenues colorées qui longent le fleuve Arno. La ville est traversée par ce fleuve, l’un des principaux fleuves de la région de Toscane. Il parcourt environ 240 km avant de se jeter dans la mer Tyrrhénienne.
Beaucoup de charmants endroits par ici, reliés notamment par le Ponte di Mezzo (le pont du milieu), qui constitue un trait d’union entre les deux rives et les quais. Sans oublier, toujours sur les berges du fleuve Arno, l’étonnante et petite église Santa Maria della Spina, construite en 1230, puis légèrement agrandie dans le courant de l’année 1325.
Elle impressionne par la richesse des détails sur sa façade, qui constitue un superbe exemple d’architecture gothique pisane.
Avant de poursuivre, faisons un petit break rafraîchissant sans rester le ventre vide. Nous ne sommes pas en Italie pour rien ! 🍝🍦🍕
Une autre pause a lieu cette fois au cœur de la ville, sur la place des Chevaliers (Piazza dei Cavalieri), l’une des places les plus célèbres de Pise, où nous assistons à un événement majeur pour les amateurs de Vespa : les Vespa World Days;
Cet événement annuel est une tradition pour les clubs du monde entier, et celui-ci était particulièrement spécial, marquant les 140 ans de Piaggio, la société créatrice de l’iconique scooter.
La célébration, qui s’est déroulée du 18 au 21 avril 2024, a été marquée par une grande parade de plus de 20 000 Vespas venant de 55 pays différents, parcourant les collines de la région, représentant des modèles de toutes les époques.
Ce rassemblement s’est tenu à Pontedera, une ville proche de Pise, connue pour être le berceau de la Vespa, car c’est là que les célèbres scooters sont produits depuis 1946.
Et si nous allions à proximité du Borgo Stretto, l’une des principales rues piétonnes de Pise, pour nous rendre au magasin H&M ? Nous pourrions aller au jardin botanique ou trouver mieux à faire, effectivement, mais si je vous dis que celui-ci est situé dans un bâtiment historique, ça vaut peut-être le détour, non ? Le Palazzo del Vettovaglie date du XVIe siècle. Il servait autrefois de marché pour les vivres et les marchandises. Aujourd’hui, il abrite des crop tops taille XS tout en conservant son caractère historique, ce qui offre un mélange intéressant entre l’ancien et le moderne.
Lieu différent, autre genre, et toujours gratuit, de surcroît, nous sommes face à "Tuttomondo", l’une des dernières œuvres publiques de l’artiste américain Keith Haring réalisée avant son décès survenu en 1990.
Cette fresque colorée, composée de 30 personnages signifiant "tout le monde", représente l’idée de paix et d’harmonie dans le monde.
Elle est aujourd’hui l’une des œuvres les plus célèbres de street art en Italie et reste un bon exemple de la rencontre entre l’art urbain moderne et une ville chargée d’histoire comme Pise.
Près de la gare de Pise, cette fois-ci, il s’agit d’une autre magnifique fresque réalisée en novembre 2023 par le street-artiste brésilien Eduardo Kobra (pour info, son talent est à retrouver dans deux de mes posts sur mon séjour à New York). Sur 160 mètres carrés, avec sa palette colorée, l’artiste célèbre la figure historique de Galilée, de son nom complet Galileo Galilei, né à Pise en 1564. C’est dans cette ville que le célèbre scientifique a développé ses travaux sur l’astronomie et la physique, notamment ses théories sur l’inertie et les mouvements des objets.
Plus tard, ses découvertes avec le télescope, comme les lunes de Jupiter, ont radicalement transformé la compréhension de l’univers.
Quittons les artistes réputés, sans oublier tous ceux qui œuvrent dans l’ombre, pour aller retrouver celle qui détient la plus grande cote de popularité de Pise. Est-ce encore nécessaire de la présenter ? Il faut dire qu’elle est bellissima, non ? Comme une dentelle de pierre sur laquelle repose un drapeau rouge arborant son emblème, la croix tréflée.
Prudence de bien garder l’équilibre, sous peine de rendre rouges de colère ceux qui veillent à protéger l’état fragile des pelouses entourant la tour penchée, la cathédrale et le baptistère. Afin de préserver le site, il est ainsi strictement interdit de poser un pied sur l’herbe aussi verte qu’une moquette Saint-Maclou collection 1969/1970. Ce qui donne, sans interruption, un défilé d’acrobaties pour les plus imaginatifs et téméraires visiteurs motivés à s’immortaliser devant la tour.
Dans ce même espace-temps, il y a ceux qui posent plus classiquement, celle qui savoure attentivement et celui qui restaure laborieusement.

Ce dernier, appliqué à la tâche, fait partie de ceux qui contribuent talentueusement, avec leur savoir-faire, à maintenir l’éclat de l’apparence de l’ensemble architectural de la place des Miracles, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987. Pour rappel, l’histoire de cette place emblématique commence au Moyen Âge avec la construction de ses principaux monuments, la cathédrale de Pise (Duomo) fondée en 1063, et la tour de Pise (Campanile) dont la construction a débuté en 1173. Pour ne citer que ces deux-là.
Toujours sur la place des Miracles, on distingue également les remparts de Pise.
S’étendant sur 7 km, construits au cours du Moyen Âge pour mettre en sûreté la ville contre les invasions et les attaques, ils sont parmi les plus anciens remparts médiévaux encore debout en Italie. Depuis quelques années, une section des remparts a été restaurée et ouverte au public.
À contrario, cet ange déchu ne fait pas partie des monuments historiques traditionnels de la place. Cette sculpture de bronze au torse endommagé a été installée en 2012 à l’occasion d’une exposition temporaire des œuvres de l’artiste franco-polonais Igor Mitoraj. Elle a été si bien accueillie qu’elle est depuis restée allongée là de manière permanente.

La statue Angelo Caduto illustre le thème de la chute et de la fragilité, et c’est pareillement le cas des températures et de la météo, très instable, de cette journée printanière.
C’est sur cette photo, prise depuis le pont enjambant le fleuve Arno, tout scintillant de part et d’autre à la nuit tombée, que j’achève mon dernier paragraphe de voyage à Pise. Puisse-t-il, modestement, de là où vous vous trouvez, vous avoir fait apprécier, à travers mon regard, cet endroit de la Toscane, et vous avoir fait connaître quelques recoins en dehors de sa célèbre tour penchée.

Incontestablement, c’est tout de même pour elle que nous venons, et plus encore parce qu’elle ne se dresse pas comme un i… Doit-on en conclure que ce sont aussi nos petits défauts, nos malfaçons et caractéristiques un peu bancales qui nous rendent uniques, et en droit d’être appréciés de tous ?

À bientôt

Barbara
© crédits photo By Barbara

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