By Barbara

Bienvenue à Madère 2/2

Bonjour, me voilà déjà de retour !

Avant d'aller plus loin, je tiens déjà à vous écrire que c'est fort sympathique de votre part d'avoir cliqué sur mon lien, que ce soit pour le premier épisode ou celui-ci, car, franchement, avec un titre d'une telle banalité…
Pas sûre que moi-même je me sois ruée dessus.

Mais ce que vous ne savez pas, c'est ce à quoi vous avez échappé.
Niveau inspiration, il y avait bien pire : j'ai tâtonné entre « la famille Eichert à Madère », « À Madère, chat va super » ou encore « ciel gris et mistigri », voyez le niveau… N'est pas le Jacques Séguéla des années 80 qui veut !

Donc ici, on l'aura remarqué, pas de stratèges, de « putaclics », ni de prétention pour le prochain Goncourt, non, on n'est vraiment pas là pour ça. Alors basta, j'ai fait simple, basique et, je l'espère, efficace pour vous donner éventuellement l'idée un jour de vous envoler pour cette destination.

Sur ce, on poursuit alors ce voyage avec ma clique ?
Pour les retardataires, comme l'indique mon titre, ô combien énigmatique et mystérieux, nous sommes donc sur l'île de Madère. En cette période électorale, pour ceux qui me lisent depuis la France, vous avez peut-être bien un autre programme que le mien à lire, j'ai pensé qu'un résumé Google sur les caractéristiques de l'île allait nous faire gagner à tous un temps considérable.
Bon, pour le spectacle pyrotechnique, le vin et même les jardins botaniques, je ne vais pas pouvoir vous documenter tout cela en images. Mais des falaises, nous en avons vu, à commencer par celle de Baixa de Ribeira dos Moinhos, à l'ouest de Ponta do Pargo.
Ne tardons plus, car, pour le coup, il fait beau !
Madère offre des possibilités infinies aux randonneurs, notamment le long des « levadas », ces canaux d’irrigation qui parcourent l’île entière. À l’origine, conçus pour la culture en terrasse, ils constituent désormais autant d’idées de randonnée. Ces sentiers permettent de sillonner l’île à travers des paysages variés sur près de 2 000 km.
Aurais-je parlé trop vite ? Voilà déjà que le ciel se gâte.

Madère est sincèrement une très belle destination, et les amoureux de la nature et de la marche en auront vraiment pour leur compte tant l'île regorge d'une multitude de sentiers de randonnée. Ma seule recommandation serait juste de garder bien à l'esprit que le temps est très, très changeant et qu'un bon coupe-vent sera à prévoir avec soi, et ce, même au mois d'août.

Pour vous, une petite mise en situation ci-dessous en image, concrète et sans trucage, de ce moment où vous décidez d'aller chercher votre serviette, votre crème et votre lecture, puis, dix minutes après être bien installés… patatras… vous vous demandez « mais où ai-je rangé mon jean, bon sang ! »
Donc, une fois cette notion intégrée, celle que la météo ne sera pas toujours votre alliée, eh bien, il sera temps de ne plus reporter cette superbe balade que vous avez déjà décalée depuis trois jours en espérant que le soleil revienne…
Au diable Mister Sun, le soleil, c’est surfait et nocif pour la santé, tout le monde le sait, non ? Alors, certains jours sur Madère, comme par enchantement, vous vous laisserez complètement séduire par cette petite bruine qui vient vous chatouiller le visage et salir votre objectif photo. Vous en oublierez même la gueule de votre brushing, vous vous réjouirez d’avoir encore assez de crème solaire en stock pour l’été prochain et de vous prendre pour Sigourney Weaver dans « Gorilles dans la brume », et ça, c’est quand même un peu la classe !
On serait donc bien idiots de se priver d'aller parcourir l'île, qui, je le précise, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1999 grâce à sa forêt de lauracées, ses sous-bois formés de 70 espèces de fougères, ses bosquets de bruyères arborescentes, ses innombrables eucalyptus et sa flore endémique composée de 140 espèces de fleurs qui ne poussent qu'à Madère.
Les botanistes trouveront sur Madère, que l'on surnomme « l'île aux fleurs », une source inépuisable d’émerveillement avec des plantes et des arbres infiniment variés et colorés. L'île voit éclore au printemps mille et une espèces de fleurs (azalées, hibiscus, bougainvillées, amaryllis, camélias, fuchsias, hortensias…). En ce mois d’août, en voici une toute petite sélection de mon choix ci-dessous.
Une terre riche et fertile, vous l'aurez compris, qui propose aussi bien évidemment la principale production de l'île : la banane de Madère.
La banane de Madère, que l'on retrouve en bonne place au « Mercado dos Lavradores », le marché typique de Funchal, où elle côtoie notamment toutes sortes de fruits tropicaux, fleurs exotiques, légumes et poissons frais.
Moins typique, mais ça m'amuse de retomber sur notre bonne « La Vache qui rit » qui, depuis 1921, a fait du chemin depuis son village jurassien, la voici donc sur les étalages portugais, cette fois, après ceux de New York, que je vous avais montrés il y a maintenant plus d'un an.

Est-ce à croire qu'il m'en faut vraiment peu pour rigoler ?
En vérité, c’est une transition (un peu cheap, j’admets) pour mieux nous planter le décor suivant.

Déjà évoqué dans ma précédente publication, nous retournons au sud-ouest de Madère, dans l’une des dernières forêts primaires d’Europe. Le bois de Fanal, où subsistent de très anciens lauriers et de belles vaches nonchalantes, est assurément l’endroit le plus étrange que nous ayons visité sur l’île.
L’humidité et le brouillard, très souvent présents à cette altitude, rendent absolument unique cet endroit et l’ambiance féérique et mystérieuse qui s’en dégage est réellement particulière.
En déambulant au milieu de ces ombres fantasmagoriques semblant être le décor d’un bon vieux film de Tim Burton, j’étais tour à tour Blanche-Neige et Dorothy à la fois, la peur en moins.
Partons à présent pour le « Miradouro dos Balcões ». Sur le papier, c'est décrit comme un endroit offrant une vue grandiose depuis le belvédère à 860 mètres au-dessus des nuages, nous permettant d'y contempler la cordillère centrale de l'île, où se distinguent le Pico do Areeiro, le Pico das Torres et le Pico Ruivo.
Un belvédère offrant une vue panoramique… sûrement inoubliable, mais pas pour nous ce jour-là !
La loose, le flop total, nous ne sommes pas au-dessus mais dans les nuages.

Que du brouillard, le vrai, celui qui ne fait pas semblant d’être là, qui reste coûte que coûte.
(Rooooh, c’est pas de bol après plus d’une heure de route sous le soleil.)

Heureusement, tout n’était pas fichu, en compensation, nous avons vu de nombreux pinsons.
Il s’agit de l’espèce Fringilla coelebs maderensis, une espèce endémique de l’île de Madère. Ils nous surveillent et viennent, chacun à son tour, sur la terrasse, caressant l’espoir de s’approcher d’une main généreuse remplie de graines.
C’était la minute animalière ! Je propose maintenant qu’on suive ce chien qui paraît bien équipé pour aller flemmarder sous les UV.

Pour les 253 259 habitants de l’île, la canicule est une notion abstraite, car la température est toujours clémente, jamais moins de 13 degrés en moyenne en janvier, jamais plus de 25 degrés en août.
Bien que Madère soit une île, l’activité balnéaire n’est pas l’activité prédominante.

L’île ne possède pas de plage de sable fin, mais offre néanmoins de multiples possibilités de baignade, comme la plage de Seixal au sable volcanique noir qui contraste avec les montagnes verdoyantes qui la surplombent
Située à la pointe nord-ouest de Madère, se trouve Porto Moniz, qui est réputée pour ses piscines naturelles formées dans les récifs volcaniques. La baignade dans ces eaux tièdes à l’abri des roches de lave noire est sûrement agréable ; ici, pas de compétition du plus beau parasol !
Toujours à Porto Moniz, les piscines naturelles, mais payantes cette fois.
La différence réside dans le fait qu’elles sont un peu mieux aménagées que les autres non payantes et que vous disposez de douches, de toilettes et de cabines pour vous changer.
Autre possibilité de baignade : le village de Ponta do Sol (la pointe du soleil). Calme et tout près de la mer, dans ce coin, le plus ensoleillé de l’île, paraît-il, on peut profiter d’une fabuleuse plage de galets et de magnifiques couchers de soleil.

Probablement, oui… Retour de la loose pour nous, car la pointe du soleil n’était toujours pas pointée vers nous ce jour-là.
Et pourquoi pas se faire juste une petite trempette ultra-rapide finalement ?
Cascata dos Anjos, signifiant « cascade des anges », est un endroit populaire, où les voitures en profitent autant que ceux venus en maillot de bain, car la cascade se déverse en plein milieu de l’ancienne route côtière ER 101 au sud de l’île. La légende raconte que Cascata dos Anjos doit son nom céleste à un conte local transmis de génération en génération. Selon l’histoire, des anges sont descendus du ciel pour se baigner dans les eaux rafraîchissantes de la cascade, laissant derrière eux une énergie surnaturelle qui persiste encore aujourd’hui.
En résumé, trop de monde à Seixal et aux piscines, pas de soleil à Porto Moniz, pas assez d'anges, mais trop de voitures et de tiktokeurs/euses à la cascade… donc, euuuuuh ok, ok, j'assume totalement ma préférence pour l'option piscine à la casa au calme avec le soleil couchant.
En cette nouvelle journée, c'est dans le village de Paul do Mar que nous nous arrêtons pour un moment.
Ici, nous sommes accueillis par la belle sculpture en bronze de quatre mètres « O Homem do Mar », l'homme de la mer, érigée dans le petit port de pêche en hommage aux marins-pêcheurs.
Après la statue de Paul do Mar, c'est une autre œuvre sous les traits d'un lion de mer qui se présente à nous dans le petit port de plaisance de Câmara de Lobos. Cette fresque murale, inaugurée en juin 2019 dans le cadre d’un projet pour la Journée mondiale des océans, est la réalisation d’Arthur Bordalo, qui affirmait à ce propos : « L’idée que j’ai est de créer des images des victimes de la pollution et des actions de l’homme avec exactement ce qui les détruit, avec ce qui les tue. Le monde est en train d’être détruit et je crée des images de ce qui le détruit, de ce qui détruit la nature, de ce qui la dégrade. »
On associe souvent Câmara de Lobos à Winston Churchill, et pour cause : l’homme d’État y a séjourné quelques jours en 1950 et a peint une toile de Câmara et de sa baie.
C'est à Funchal, capitale de Madère, qu'en 2011 le projet artistique « Arte Portas Abertas » voit le jour, ayant pour objectif de revitaliser la rue la plus ancienne et la plus connue de Funchal. Avec pour objectif « d’ouvrir les portes » de la ville à l’art et à la culture, la rue Santa Maria, avec ses portes d’entrée ternes et abîmées, a progressivement laissé place à un déferlement de couleurs et de street art. Une seconde vie pour cet ancien quartier de pêcheurs devenu un véritable musée extérieur.
La nuit est tombée sur Funchal, et nous passons devant la star de l’île, ou du moins devant la statue faisant face à son musée, M. Cristiano Ronaldo. La statue n’est pas d’une ressemblance évidente, mais n’en reste pas moins touchée à des endroits plus sollicités que d’autres… En plus d’avoir un musée à la gloire de ses prouesses footballistiques, depuis 2017 l’aéroport de Madère a été rebaptisé de son nom, et deux peintures murales lui rendent hommage (la plus petite est située près du marché aux fruits (Mercado dos Lavradores) et la plus grande au cœur de son quartier d’enfance, Santo António) ; eh bien, le natif de l’île se retrouve un peu partout, en fait !
Allez, pour cette dernière visite, nous nous dirigeons tout à l’est de l’île, en direction de la réserve naturelle de Ponta de São Lourenço. Cette promenade fabuleuse longe la péninsule orientale de l’île de Madère. Ici, la végétation est bien différente du reste de l’île. Aux tons rouges et aux paysages rocheux de cette zone de l’île s’ajoute le bleu des eaux qui baignent la pointe Saint-Laurent. Avec la forêt de Fanal, il s’agit de l’endroit que j’ai le plus immortalisé, et enfin, hallelujah, le soleil était là pour cette fois !
En cette fin d’été, les paysages étaient nus et désertiques, un sacré contraste avec nos autres randonnées. Ici, le site est rocheux, et les falaises, d’un camaïeu de rouge et de jaune, se jetant dans la mer, sont à couper le souffle. Un parcours un peu aventureux sur la fin permet d’accéder au sommet du Pico do Furado, qui domine la pointe.
Comme tant d’autres avant nous, c’est ainsi que nous avons pu voir au loin le plus ancien phare de l’île.
Après nous être bien imprégnés de la beauté du lieu et avoir bu quelques gorgées d’eau bien méritées, il était déjà temps de refaire le chemin du retour, sans trop tarder, car le dieu du soleil semblait déjà se dissimuler derrière une floppée de nuages menaçants.
Ces mêmes nuages et cette pointe de São Lourenço, que nous apercevions dès le lendemain à travers le hublot de notre vol de retour, nos semelles encore ensablées et nos esprits chargés d’images de paysages madériens. À mes 10 ans, j’étais allée sur l’île de la Guadeloupe, à mes 20 ans, sur celle de La Réunion.
Ce voyage à Madère m’en aura ravivé des souvenirs par leurs similitudes communes et m’a rappelé aussi que le temps passe beaucoup trop vite.
Merci à mon bel oiseau, qui quittera notre nid un jour, de nous avoir insufflé l’idée, à son père et à moi, de nous rendre tous les trois sur Madère. Nous restons deux férus, adeptes fidèles de Fuerteventura, mais nous lui reconnaissons le bonheur d’avoir pu constater, auprès de lui, du haut de ses 20 ans, qu’il fait effectivement toujours beau au-dessus des nuages.
Le résumé Google, en introduction, ne nous aura que très peu écourté le temps de lecture nécessaire… Alors, je remercie également toutes celles et ceux qui se seront rendus disponibles pour me lire dans l’intégralité de mon récit, en espérant avoir rendu justice, par ces photos en couleurs, à cette belle île que je vous souhaite de découvrir à votre tour, tant il reste à voir qui n’apparaît pas ici.

À tous, que votre été se déroule comme il vous sera le plus appréciable et le plus bienvenu.

Je vous embrasse

Barbara
© crédits photo By Barbara

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