Avec elle, il en fut pour une fois autrement.
Un jour, elle s'est invitée toute seule avec assurance à l'intérieur de notre maison ; certainement était-elle habituée à trouver ici la possibilité d'y trouver un bol de lait. Je l'ai regardée de loin dans un premier temps, souvent dans le viseur de mon appareil, puis, comme au jeu « 1, 2, 3, soleil ! », on a fini, yeux dans les yeux, presque nez contre museau.
Je vous épargne les ronronnements, le bol devenu une assiette, et moi accroupie à la regarder dormir comme on surveille son nourrisson.
À l'issue de ces dix jours, sur la route du départ, je fus incapable de retenir mes larmes.
Je crois que ça s'appelle avoir eu de l'attachement ou être un poil trop sensible, voire les deux à la fois.
Je n'exagère pas en écrivant le mot révélation. J'associerai constamment Madère à ma réconciliation avec les chats, c'est idiot, écrit comme ça, je le sais bien. Pas pire que d'avoir, au retour de nos vacances, parlé quasiment que d'elle à mon entourage et d'avoir eu pendant longtemps son minois en fond d'écran d'ordinateur.
Bon sang, si on m'avait dit ça un jour…