By Barbara

Une journée d'été à Paris

Effectivement, nous sommes bien d’accord sur deux points.

À commencer par le fait que, pour toi, cher(e) abonné(e), il s’est passé un moment depuis ma dernière sollicitation. Alors, j’espère que tu gères au mieux cette année 2021 déjà bien entamée, dont le retour à la normalité est le désir commun qui nous anime tous et pour lequel nous faisons preuve de patience, autant qu’il en faut encore de vigilance.

Deuxièmement, le titre de ce nouvel article est d’une banalité sans nom, mais pas tant que ça en y regardant de plus près…

N’est pas responsable le peu de pratique à vous rédiger fréquemment un petit courrier qui m’inflige une si plate inspiration. L’explication, à savoir pour ceux qui ne seraient pas concernés, chanceux de me lire à travers des contrées paradisiaques (chanceux d’y vivre, pas de me lire, entendons-nous bien), est que nous autres, résidents sur le territoire français, n’avons que très peu pu profiter d’un mercure digne d’un climat estival. Empêtrés dans une situation météorologique qui fut, et reste encore, si improbable, nuageuse et pluvieuse comme rarement vécue auparavant, que la joie qui s’empare de nous dès les moindres rayons du soleil nous redonne immédiatement, enfin, la sensation plaisante de se dire ou de chanter « voilà l’été ! ».

Ce qui suit est donc la représentation de cette joyeuse occasion où, entre deux nuages et un bon coup de chaleur, j’ai voulu, comme tant d’autres ce jour-là, vivre moi aussi ma journée d’été à Paris.

Et ça m’a fait penser que je pouvais même vous y embarquer !
Eh oui, car si j’analyse un peu le contenu de mon blog, aussi discontinues et fugaces que sont mes publications, nous sommes à neuf mois des îles Canaries (de ma Fuerteventura chérie) suivies, il y a maintenant deux ans, par Prague, trois ans par Gand, en Belgique, pour seulement évoquer une sortie en France qu’en février 2018, par la riche exposition-découverte du photographe Malick Sidibé.

Trois ans donc ! Et pas la moindre photo de ce qui ne me nécessite, au mieux, que quelques stations de métro à emprunter… Sauf qu’à Paris, je n’y suis pas en vacances et c’est ce qui fait un peu la différence. Manquement réparé alors, ouf !, car je frôle l’ingratitude de ne pas mettre plus en avant la Ville Lumière, que certains pourraient m’envier de fréquenter et qu’il faut le reconnaître, est un plaisir à photographier.

Qu’on se le dise, non / zéro / niet / nada, pas de béret en vue ni de baguette sous le bras, mais la Dame de fer, ça oui, elle, on n’y échappera pas, tout comme la pyramide du Louvre, la place de la Concorde…
Je vous le dis, c’est LE jour, celui où tout le monde a bien décidé d’en profiter. Les piétons, les cyclistes, les trottinettistes et les tuk-tukistes (m’en fiche, je les rebaptise tous !)
Nous voilà rue de Rivoli, ce n’est pas le bruit des klaxons inexistants des voitures en faible nombre (merci le mois d’août) qui retentit à nos oreilles, mais bien l’agitation et les éclats de cris provenant des manèges situés juste là.
Approchons-nous plus près, derrière les arbres, observons ce qui s’y passe et qui donne le loisir à ceux situés plus haut derrière leurs carreaux de les voir s’envoler toujours plus haut.
Bon, vous l’aurez vite compris, c’est ici, dans le 1ᵉʳ arrondissement de Paris, que nous allons rester pour l’après-midi. Non, nous ne ferons donc pas tout Paris ensemble, c’est bien trop grand, et moi, j’ai bien envie qu’on redevienne tous petits au jardin des Tuileries.

Pas trop déçus, j’espère ? Allez, prenez donc la main que je vous tends, et faisons fi des gestes barrières le temps de ce moment.
Quoi ? Vous avez déjà le tournis ? Entendu, nous délaissons Charles Perrault et son Chat Botté pour une pause à l’ombre ou sous le soleil, c’est comme vous préférez.
Sinon, dirigeons-nous, pourquoi pas, du côté du bassin octogonal ? Il reste quelques chaises disponibles.
On n’a pas un peu chaud, là ? On fait tomber le masque de manière à avoir deux minutes le museau à l’air, on veut bien courber le dos, mais là, quand même, il fait très chaud.

Puis il semblerait que la fête foraine des Tuileries se termine bientôt, et moi, j’irai bien y manger des churros.
Il faut montrer patte blanche, en revanche, présenter son pass sanitaire pour s’envoyer en l’air si l’on ne veut pas rester derrière les barrières.
Collations finies, j’ai savouré mon granité, on s’est bien léché les babines et v’là que, face à moi, apparaît maintenant ma copine Martine, elle a bien sa queue-de-cheval et son petit chemisier, tout à l’identique. Je la reconnais, celle qui, enfant, m’embarquait partout avec elle, de la foire au camping en passant par le cirque.

Quand je vous disais qu’on allait rajeunir… je ne sais pas ce qu’il y avait dans mon granité, mais moi, j’aime ça.
La journée touche à sa fin, le soleil s’est définitivement caché, mais restons encore, car à présent, il y a tout un tas de loupiottes scintillantes comme j’adore.
C’est donc ça, aimer… adorer… profiter d’un jour d’été et, de surcroît, vouloir le photographier.

Puis rencontrer Martine pour de vrai, franchement, il ne m’en fallait pas plus ! haha !

Puis si, tiens, justement, pourquoi me limiterais-je ? Car vous autres, dans tout ça, j’ai toujours votre main contre ma paume, alors, à mon tour, j’aimerais beaucoup vous lire en retour, ce serait chic de votre part, même une p’tite bafouille, un émoji manège ou une pomme d’amour, qu’en sais-je ? Prenez donc 2 minutes et un pseudo-farfelu, si ça vous convient mieux ainsi.

Ne sommes-nous pas déjà suffisamment restreints en baisers et sourires derrière nos masques protecteurs ? Et moi, au final, un peu bredouille, sans savoir à qui je la tenais, cette main bien gélifiée, bien hydroalcoolisée, lors de cette vadrouille qui se termine là, dans le silence retrouvé de cette rue de Rivoli.

Je vous laisse donc attraper un tambourin, enfiler votre plus belle tenue de lumière et traverser l’écran puis le trottoir pour rendre la rue plus animée, si vous aussi, vous pensez que ça peut fonctionner virtuellement.
Au revoir à tous

Barbara
© crédits photo By Barbara

Articles recommandés