By Barbara

Prague, c'est encore magnifique! 2/2

Quoi ? Trois mois vraiment depuis la fois dernière ? Mais nooon, je n'avais pas oublié de revenir par ici.

Entre-temps, nous avons tous plus ou moins pris, au cours de l'été, quelques couleurs au visage. Alors, rentrée de septembre oblige, je reprends non pas mon cartable mais plutôt mon clavier de "blogueuse à mi-temps", pour le faire sans fard ni faux-semblant, juste avec l'énergie et l'humeur qui sont les miennes sur le moment. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir les différentes réactions à mon partage précédent où j'ai eu comme retour ceux qui en ont bien ri, mais aussi ceux qui, déstabilisés de ne pas retrouver mon ton habituel, n'ont pas vraiment adhéré... Alors je reviens un peu bancale avec cette introduction, mais pas pour bien longtemps, car le souvenir de Prague et de ce que j'y ai vu suffit, d'un coup, à me rendre réellement happy de vous en faire profiter. Je mets donc de côté mes loufoqueries de textes tarabiscotés et reviens avec la bonne vieille recette du sujet-verbe-complément, et surtout avec, pour cette fois-ci, une longue sélection de photos en couleurs.
Après moins de deux heures de vol depuis Paris, aux côtés de mon fils et de mon mari, on trimbale nos valises jusqu'au métro où, sans même avoir mis le nez dehors, il est excitant de sortir l'appareil photo tellement ça me plaît déjà visuellement, je ne suis pas au bout de mes surprises...
Nous sommes à ce moment-là, le week-end de Pâques 2019, avec une météo magnifiquement ensoleillée et une ville que nous découvrons en version petit poussin jaune et gros nœud-nœud partout en guise de déco événementielle. Je connaissais l'existence des marchés de Noël mais pas ceux de Pâques, c'est formidable, on en apprend vraiment tous les jours ! Nous avons donc parcouru la ville, avec, tout autour de nous, des petits chalets en bois proposant tout l’artisanat tchèque classique associé aux traditions pascales. 🎀🐣🐰
Le parapluie ne sera donc pas utile, seules les œuvres du projet « Légère incertitude » de Michal Trpák que j'ai déjà montrées précédemment en monochrome en seront munies.
Tout d’abord, par quoi commencer ? Où aller de préférence ? Car la ville, en plus d’être jolie, est également riche en lieux à découvrir. Prague est un important centre culturel européen et possède une multitude de musées, par ailleurs, nous ne manquons pas de voir plusieurs églises gothiques ou baroques, des places avec des palais et des demeures bourgeoises. On a vraiment l'embarras du choix !
Prendre le tramway ou marcher ? Pour moi, il est impensable de louper l'occasion de flâner entre les différents quartiers…
Alors nous avons laissé filer le tram et il ne restait qu'à marcher au hasard, pour tomber un coup à gauche puis un coup à droite sur une bâtisse plus belle et plus surprenante que celle d'avant, de quoi vraiment rester rêveurs, tant chaque endroit est si riche de détails et de réelles splendeurs à regarder.
C'est un poil long, là, non ? Le truc, c'est que je pourrais continuer encore et encore, tellement il y en a des centaines d'autres, jamais je n'ai eu autant l'embarras du choix pour photographier de beaux immeubles, de tant de styles architecturaux totalement différents, on passe du style baroque au style Art nouveau, etc. Si vous aimez l’architecture, Prague a vraiment de quoi vous donner le vertige.
Prenons un peu de hauteur, j'en remets une couche sur la tour de transmission de Žižkov, œuvre de l’architecte Václav Aulický, avec les dix gros bébés en bronze du sculpteur David Černý, que je vous avais également déjà montrés précédemment. Cette photo suivante montre bien combien la tour (qui est un émetteur de télévision, de radio, de téléphonie mobile et observatoire météorologique) est loin d’être toute petite avec ses 216 mètres de hauteur, c’est même le plus grand bâtiment de la République tchèque.
Même par temps maussade, la ville reste photogénique, tant la grisaille n’est pas de mise grâce aux nombreuses ruelles bordées de maisons aux façades polychromes.
De la couleur, s’il y en a bien quelque part et en permanence, c’est sur le mur de John Lennon. L’ex-Beatle n’a jamais mis les pieds à Prague, mais il était à l’époque un symbole de liberté et de paix pour les étudiants tchèques. Après le 8 décembre 1980, jour de son assassinat, apparaît un premier dessin à la mémoire de l’artiste, le mur est donc devenu, en seulement quelques jours, le support sur lequel des étudiants de Prague ont commencé à exprimer leur volonté de paix, leur révolte contre la guerre et la dictature… Il devient un lieu de protestation jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989. D’une vingtaine de mètres de long, ce mur représente donc bien plus que la mémoire de John Lennon, il incarne aussi la liberté d’expression, l’espoir et les rêves. Si, auparavant, le mur était rempli de messages contre le pouvoir communiste et qu’il est, de nos jours, devenu une attraction touristique, il reste tout de même, par endroits, le vecteur d’un message universaliste.
Quant aux admirateurs de Lennon, ils prolongeront leur plaisir en allant se restaurer au pub situé juste à côté !
Autre visage que nous retrouvons souvent au cœur de la ville, celui de Franz Kafka. Le célèbre écrivain tchèque de langue allemande est né à Prague où il a passé toute sa vie. Installée dans le centre de Prague en 2014, l’œuvre de David Černý représente Kafka sous l’aspect d’une sculpture de 11 mètres de haut. Constituée de 42 plaques chromées superposées et indépendantes, reliées à un système de rotation, la tête mécanique se forme et se déforme pour nous donner en permanence un spectacle réellement hypnotique.
Musées, objets-souvenirs, on ne repart pas d’ici sans avoir croisé l’image de Kafka. Ni sans avoir vu également les visages féminins d’un autre artiste à l’honneur à Prague, où un musée lui est consacré, M. Alphonse Mucha, illustrateur, peintre, affichiste, architecte d’intérieur, décorateur…
Après les cartes, ce sont surtout les marionnettes en bois que l’on trouve aussi là-bas, un véritable savoir-faire tchèque qui offre un choix infini à celui qui souhaite s’en procurer une.
Je pourrais aussi parler des œufs en porcelaine, des objets en cristal de Bohême et, comme ici, des poupées russes pas toujours à l’image que l’on se fait d’elles !
La bière n’étant pas du tout mon truc, et ce n’est pourtant pas ce qui manque à Prague, c’est plutôt une pâtisserie de forme cylindrique qui aura retenu mon attention là-bas. C’est bien simple, on trouve le « trdelník » ou « trdlo » un peu partout tant il y a de stands qui en proposent. Les rues sentent bon la cannelle de cette brioche sucrée dont la pâte est enroulée autour d’une brochette en bois avant de cuire au-dessus des braises, cette pâtisserie tchèque, qui se mange nature, au Nutella, à la confiture ou encore accompagnée de glace, est le piège à touristes parfait ! Je ne me suis pas fait prier.
Maintenant, on se dirige vers le passage Lucerna qui se situe rue Vodičkova, en plus d'y découvrir une superbe coupole Art nouveau, un cinéma et un café, c'est surtout la présence de la sculpture "Horse" de David Černý qui nous interpelle. Exposée là depuis 1999, j'ai su ensuite qu'il s'agissait de Saint Venceslas, le saint patron des Tchèques trônant sur le ventre de son cheval mort, pendu par les pieds.
Ci-dessous, sur la droite, "la maison de la municipalité" qui n'est pas un bâtiment administratif mais un lieu qui abrite des salles de concert et de théâtre, d'exposition, ainsi qu'un café et un restaurant. Construite au début du 20e siècle dans le style Art nouveau, on peut, de l'extérieur, sans même y rentrer, s'en prendre plein les mirettes par sa façade ornementée d'une mosaïque avec un dôme de fer et de verre. Juste à côté se trouve la très gothique tour Poudrière, qui peut également se visiter.
Eh oui, il y en a du monde ! Normal, c'est l'heure du grand rassemblement. Nous sommes au point névralgique de la ville, c'est sur cette place située dans le quartier de Staré Město que tous se pressent, toutes les heures, devant la façade sud de l'ancien hôtel de ville pour assister au spectacle vieux de 600 ans où l'horloge astronomique s'anime (toutes les heures de 9 h à 21 h). C’est l’artisan Nicolas de Kadán qui créa l’horloge astronomique en 1410 pour, environ 80 ans plus tard, être améliorée par un autre horloger, maître Hanuš de la Rose. Une création entourée de nombreuses légendes et de jalousies, car il paraîtrait que, par peur qu’il n’en construise pas de copies ailleurs, des conseillers de la ville auraient rendu aveugle ce dernier horloger.
Allez, allez, allez, c'est bon, OK, je sais que vous mourez d'envie de tout savoir sur les cadrans de cette horloge, pas la peine de me supplier, c'est cadeau ! Soyez attentifs, interro écrite à la fin.
Le cadran de gauche, entouré de quatre automates illustrant la mort, l’avarice, la vanité et la convoitise, correspond à l’horloge astronomique qui indique l'heure babylonienne, l'heure d'Europe centrale et, enfin, l'heure locale, aussi, elle permet de déterminer la position du soleil et de la lune. Le fond coloré du cadran symbolise la terre et le soleil, tandis que trois cercles concentriques représentent le tropique du Cancer, l'équateur et le tropique du Capricorne. Quant au cadran dont le cercle est plus petit, il nous indique le signe astral et le décan. Pour le second cadran de droite, au centre, on y voit les armoiries de la ville encadrées par les signes du zodiaque, le cercle suivant est constitué de scènes illustrant les mois, tandis que le cercle extérieur détermine le jour de l'année.
Quand je disais, au début de mon article, qu'on en apprend tous les jours !
Ouh là là… trop d'info tue l'info, non ? Pour se détendre, allons donc un peu plus loin et plus au calme ; c’est au rassemblement des cygnes auquel nous assistons. On ne répétera jamais assez qu'il ne faut pas leur donner tout et n'importe quoi à manger.
Vous l'avez repéré à l'arrière ? Oui, je parle bien de l'incontournable pont Charles, symbole de Prague par excellence ; il est bondé de monde, et ce, du matin à la nuit tombée. Le pont Charles est le plus vieux pont de la capitale tchèque, dès le Xe siècle, un pont de bois traverse la rivière Vltava, qui sera remplacé au XIIe siècle par un pont en pierre. En 1342, une violente fonte de glace le détruit. L'empereur Charles IV décide la construction d'un nouveau pont. D'abord appelé pont de pierre, puis pont de Prague, ce sera le pont Charles à partir de 1870 (il y posa même la première pierre de l’édifice au moment de sa construction). Du temps où le pont n'existait pas, la ville était alors coupée en deux, avec le ghetto juif et ses quartiers populaires d’un côté et les quartiers du pouvoir et les citadins aisés de l’autre. Piéton depuis 1974, il permet, un peu difficilement, il faut l'admettre, de se frayer un chemin tout au long des 516 mètres qui nous séparent de l'autre rive, en y croisant des musiciens, des vendeurs de bijoux, des dessinateurs, mais ce que j'ai préféré le plus est le superbe panorama qu'il est possible de voir depuis le haut de la tour.
On ne manquera pas de rester jusqu’au coucher du soleil, laissant apparaître le château de Prague et ses illuminations de nuit.
On se quitte donc sur Prague vue de nuit, avec le Théâtre national de Prague et la Maison dansante encore plus belle que de jour.
Alors, le boum-boum au cœur dont je vous avais parlé il y a trois mois est bien arrivé jusqu’à vous ou pas ? Bien sûr, il a fallu que je condense un peu et qu’il se trouve encore bien d’autres choses à voir sur place. Alors, si l’idée de vous rendre à Prague vous trotte en tête, un conseil, empressez-vous de vous y rendre, assurément, vous serez à votre tour sous le charme de cette destination, que dis-je, magnifique destination !

Je vous souhaite un bon mois de septembre déjà bien entamé et vous donne rendez-vous pour une toute autre destination quelque part ailleurs… mystère, mystère… indice : il sera question de bord de mer, de montagnes vertigineuses, de villages colorés, de port en fleurs, de dune de sable, et même de canyon et d’incendie, oui, oui, tout ça ! Alors, rendez-vous pris ensemble ? Dans 1, 2 ou 3 mois, je ne sais pas (je suis un peu escargot, je l’avoue), mais je ne doute pas de la fidélité et de l’intérêt de certains d’entre vous, alors merci.

Barbara
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