By Barbara

Lanzarote, une île à découvrir 2/2

Bonjour à tous,

On continue ? Allez, Lanzarote, suite 2, c'est tout de suite et en couleur comme prévu.

Dans mon premier chapitre, le noir et blanc et de nombreux nuages étaient fort présents, mais là, c'est avec un ciel d'un bleu radieux et dégagé que je reviens à vous.
De retour donc pour vous écrire et vous en montrer davantage sur cette incroyable île que j'ai eu tant de bonheur à découvrir, l’île de Lanzarote, Lanza quoi ? C'est où ça ? Voilà ce que j'ai souvent entendu lorsque l'on me demandait quelle serait ma nouvelle destination de vacances d'été. Alors, pour bien nous localiser si besoin et en trois lignes, pour résumer rapidement, Lanzarote est une petite île espagnole située dans l'océan Atlantique, elle est l'une des 7 îles de l'archipel des Canaries et la plus à l’est de toutes, soit la plus proche du continent africain. En raison de sa richesse naturelle, de ses paysages volcaniques (soit plus de 130 cratères !), de son climat qui offre des températures douces toute l’année et de ses jolies plages, l'île longue de 60 km sur 25 de large a été déclarée réserve de biosphère en 1993 par l'UNESCO.
Pour commencer, et avant d'aller plus loin, je retourne sur l'ascension du volcan de La Corona que nous avions faite sous d'épais nuages au-dessus de nos têtes, que j'avais déjà évoquée dans le premier post. Ce serait dommage de ne pas vous montrer les belles grappes de raisin des vignes qui s'y trouvent en contrebas.
Maintenant, une autre journée et un nouveau parcours situé au centre de l'île dans le parc naturel des volcans pour aller découvrir celui de la Caldera Blanca. Bien que cette randonnée traversant un immense champ de lave provenant des dernières grandes éruptions de 1730-1736 soit très populaire, nous n'avons en tout et pour tout croisé que deux petits groupes d'aventuriers.
Quelle incroyable évasion que de se trouver là avec ce paysage lunaire où nos yeux ne cessent de regarder jusqu’à l’infini…
On y aperçoit de nombreux cônes volcaniques ainsi que le parc de Timanfaya. C’est en septembre 1730 que la terre s’ouvrit à Timanfaya ; l’île se transforma entièrement. Dix villages furent enterrés et, pendant six ans, la lave s’étendit au sud, couvrant un quart de l’île et recouvrant les plaines de cendres volcaniques.
Sur ce sol volcanique se trouvent néanmoins de nombreuses cultures de vigne, une tradition viticole qui a commencé au XVe siècle, environ deux mille hectares sont exploités et produisent une moyenne annuelle de deux millions de litres. La manière de cultiver est plutôt surprenante, chaque cep de vigne est cultivé individuellement dans un entonnoir de plusieurs mètres de profondeur creusé dans la cendre volcanique, au bord de ce trou, un muret en pierres sèches, appelé « zoco », est édifié en arc de cercle pour protéger la vigne du vent. L’ensemble offre un paysage étonnant, tout en produisant un raisin de haute qualité reconnu au niveau international.
Difficile d’être insensible à la singularité de ce paysage parsemé de volcans et de vignes, un vrai plaisir des yeux que l’île nous offre avec une palette de couleurs chaudes où le vert, le brun, l’ocre, le noir et le rouge ne cessent d’être là comme ici dans la localité de Yaiza où se trouvent les marais salants des « salines de Janubio », un curieux patchwork géant qui fut construit en 1895.
Et s’il y a bien une couleur que tout le monde tient à admirer, c’est celle de la lagune verte de cet étonnant lac issu d’un cratère, le « lago verde », situé sur la côte ouest de Lanzarote, près du petit village d’El Golfo. Ce magnifique amphithéâtre ouvert sur l’océan s’est formé à la suite des éruptions volcaniques de 1730 et nous dévoile ce lac toxique de plusieurs mètres de profondeur dont la teinte verte émeraude est provoquée par des algues qui vivent dans l’eau salée et varie en fonction de la météo. Déclarée réserve naturelle, la zone est protégée et la baignade interdite, forcément !
Nous quittons le lac et, tandis que le ciel se gâte, nous ne manquons tout de même pas de nous attarder sur le panorama environnant de la plage attenante au lac, avec son sable noir et ses falaises colorées.
Cette fois, il s’agit du site de Los Hervideros. Ici, nous sommes quelques-uns à observer ces grottes de lave. Des passages y sont même aménagés directement dans la roche pour mieux y voir les vagues s’y fracasser.
Bon, à ce stade, vous pouvez sûrement penser que l’île de Lanzarote, c’est bien sympa, mais finalement c’est peut-être aussi beaucoup de volcans et rien de plus ! Erreur… Il y a également une multitude de plages.

À commencer par celle au nord, la Playa Caletón Blanco, que nous avons beaucoup appréciée pour son calme ambiant, où le développement touristique n’a pas encore gagné du terrain et nous laisse la chance d’apprécier la splendeur de son sable blanc qui contraste magnifiquement avec les roches volcaniques.
Autre itinéraire cette fois, qui nous amène au parc naturel de Los Ajaches, au sud de l’île, où se trouvent six plages réputées, dont celle de Papagayo qui, paraît-il, vaut vraiment le détour, sauf qu’après plusieurs heures passées là, au moment de quitter les lieux, un panneau nous fait réaliser que nous avions pris place sur le banc de sable de sa voisine, la plage del Pozo !

Cela ne nous aura pas privés d’y passer un bon moment, ni même de nous surprendre… attention-18 ans, séquence hot dans moins de 4 secondes.
Je vous aurai prévenue ! Plus que nous, qui avons compris bien après qu’il s’agissait d’une plage également fréquentée par les nudistes, qu’importe, le lieu était bien joli et agréable, calme jusqu’au soleil couchant.
Retour vers le nord, une dernière plage nous attend. Depuis notre voiture, nous remarquons que nous sommes bientôt arrivés à destination, car se dressent devant nous les falaises de Famara, où s’étend sous leurs pieds la plus longue plage de l’île. Ses trois kilomètres sont très prisés par les surfeurs pour ses vagues et pour la réputation de son coucher de soleil que nous allons tout spécialement admirer.
Je poursuis mon album de vacances… après la mer, il s’agit de la lagune El Charco de San Ginés, située à Arrecife, où les bateaux de pêche viennent ici nombreux quand la marée est assez haute pour y faire monter l’eau. El Charco de San Ginés est entouré d’une promenade bordée de palmiers, de restaurants et de l’église de San Ginés.
Toujours en route, nous passons furtivement par « la vallée des mille palmiers ».
Puis nous retournons au sud-ouest de l’île, tout à côté du « lago verde » évoqué plus haut, où se trouve le petit village de pêcheurs d’El Golfo.
Et enfin, pour clôturer le chapitre « village », nous nous rendons à Teguise, ancienne capitale de Lanzarote jusqu’en 1852, bien connue pour son très populaire marché du dimanche où l’on trouve un peu de tout. Les touristes sont nombreux à déambuler entre les stands des produits locaux, les étals des artisans proposant leurs bijoux en perles de lave, peintures, vêtements ; beaucoup de possibilités aussi de tester les produits cosmétiques issus de la flore locale, l’aloé vera. Ici, le charme a de suite opéré sur nous, avec la blancheur des maisons traditionnelles blanchies à la chaux et la bonne humeur ambiante de la place de l’église Notre-Dame de Guadalupe.
Aucun rapport, mais comme j’aime ça, il fallait que je montre ici le seul street art qui est passé sous nos yeux en quinze jours !
Justement, on reste dans l’art et ma transition est toute trouvée, puisque nous passons devant le « Monumento al Campesino », impossible de louper l’œuvre de quinze mètres de haut, composée de réservoirs d’eau de bateaux de pêche abandonnés, que l’on surnomme « le monument de la Fécondité ». Érigé en 1968, en hommage aux paysans, par César Manrique, un artiste moderne qui a joué un rôle considérable dans le développement du tourisme de l’île… Je reviendrai vous parler de lui dans de futures publications.
À deux pas de là se trouve la Maison-Musée de l’Agriculteur (Casa-Museo del Campesino), une visite gratuite à travers l’architecture, l’agriculture, l’artisanat et la gastronomie traditionnelle de l’île, nous permettant de nous familiariser avec le savoir-faire des artisans et des agriculteurs qui ont su développer des procédés atypiques et uniques pour rendre la terre volcanique de Lanzarote fertile.
Bien, maintenant que je vous ai fait sillonner entre les volcans, les plages et les villes, et parce qu’on ne s’ennuie jamais sur l’île de Lanzarote, pourquoi se priver d’aller sous terre ? Eh oui ! C’est ce qu’il nous est possible de faire en nous rendant à la « Cueva de los Verdes ».

Nous avons privilégié y aller un jour de mauvais temps, et nous avons vraiment adoré cette promenade unique au cœur de cette impressionnante grotte formée par un tube de lave, né il y a plus de 3 000 ans. Il doit sa formation aux éruptions du volcan de La Corona. En refroidissant, la lave a formé cette curiosité naturelle qui mène du cône volcanique jusqu’à la mer à travers un passage souterrain de six kilomètres.
C’est dans les années 1960 que l’historien Agustín de la Hoz et César Manrique ont commencé à imaginer une mise en valeur culturelle et touristique de la grotte. Les travaux furent confiés à un proche collaborateur de Manrique, l’artiste Jesús Rafael Soto, qui réalisa l’aménagement en respectant le plus possible le caractère naturel du site, limitant son intervention au minimum de sécurité avec un sentier en béton pour y faciliter la marche ; aussi, il y apporta un éclairage subtil permettant la mise en valeur des reliefs et des textures.
Cette plongée dans les entrailles de la terre vaut vraiment la peine d’être vue car, en plus de nous surprendre par l’installation d’une salle de concert bénéficiant d’une excellente acoustique naturelle, on reste bouche bée face au lac souterrain à l’effet miroir (bien que profond de vingt centimètres, le reflet des voûtes de basalte dans l’eau lui donne un aspect bien plus impressionnant)…
C’est déjà la fin de nos vacances. Derrière le hublot, on pose un dernier regard sur les volcans de Lanzarote, fascinants cratères et cônes se détachant à l’horizon… pas encore arrivée en France que déjà un p’tit spleen s’empare de moi d’avoir à quitter ce véritable éden naturel auquel j’attache à présent et pour toujours une affection bien particulière.
Voilà, j’ai vraiment essayé de vous emmener partout, du nord au sud, c’était long, mais il fallait au moins ça pour vous insuffler l’idée, à votre tour, de vous dire « tiens, Lanzarote, ça me botte ! ». Alors, tant pis si, à la lecture de mon récit, vous avez raté l’arrêt de votre métro ou que votre plat a cramé dans la poêle, c’est que, peut-être, Lanzarote vous attend déjà…

Car, croyez-moi, il y a là-bas encore à découvrir 💖🌴🌏🔎⛅

Barbara
© Crédits photo By Barbara

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