By Barbara

En vadrouille de jour sur Gand

Bonjour à vous

Merci à ceux qui ont déjà parcouru le premier volet de ma pause au Musée des Beaux-Arts de Gand, ainsi qu'à ceux qui me lisent en ce moment même. Mieux que le film du soir, plus prenant que Netflix, je vous offre en illimité ce p'tit rencart sur Gand, cité médiévale où nous resterons jusqu'à la tombée de la nuit.

Nous sommes donc toujours à Gand (Gent en flamand, Ghent en anglais). La version française, Gand, se prononce sans le « d ». Il s'agit d'une ville belge située en région flamande, comptant 255 000 habitants. C’est la deuxième commune la plus peuplée de Belgique, après Anvers.
C'est avec joie que je vous propose cette nouvelle série de photos, qui me donne l'occasion de vous faire découvrir cette si jolie ville à travers mon regard.
Bien sûr, je ne m'y suis pas rendue par les airs, mais par le train. La liaison Paris–Gand nécessite une correspondance à Bruxelles, puis le train nous dépose dans la superbe gare Gent-Sint-Pieters, un bâtiment classé. À peine arrivée, c'est déjà l'émerveillement total rien qu'en observant les nombreux détails du hall.
Mais ce n'est que le début ! 25 à 30 minutes de marche depuis la gare et nous atteignons le centre-ville. Au confluent de la Lys et de l'Escaut, la ville est sillonnée de canaux et de cours d'eau ainsi que d'un bon nombre de petits ponts qui lui apportent beaucoup de charme. L'endroit incontournable et très animé est le quai aux Blés (Korenlei) et celui du quai aux Herbes (Graslei) qui lui fait face, nous permettant d'admirer de belles façades pittoresques du XIIᵉ au XVIIᵉ siècle. C'est également sur ce quai que se trouve le point d'embarquement des navettes fluviales qui permettent de sillonner les canaux de Gand, mais chacun peut faire à sa guise et se contenter d'une petite barque romantique.
Gand a son centre-ville médiéval majoritairement piéton, pavé, regorgeant aussi d’un nombre impressionnant de vélos où tout le monde y va de sa petite touche déco personnelle ajoutée.
Puis il y a également le tram qui file sur ses rails et glisse dans la ville comme un serpent électrique au cœur du vieux centre, au milieu des façades médiévales, des tours, des canaux et du château des Comtes, construit vers l’an 1180 par le comte de Flandre. Il servait à la fois de maison pour le comte, de prison et de lieu pour montrer la force militaire. Aujourd’hui, c’est un monument ouvert au public et l’un des bâtiments les plus connus de Gand.
La ville de Gand n’a pas un seul style architectural, c’est un mélange de plusieurs époques. On peut le voir en marchant du vieux centre jusqu’aux quartiers plus récents. Il s’y mêle le château médiéval, une tour gothique en pierre grise, des maisons marchandes flamandes en briques et l’architecture moderne en verre. On devine l’histoire de la ville juste en regardant les façades, j’en ai eu plein les yeux de tous ces nombreux détails, avec une préférence pour l’Art nouveau, très présent à Gand.
Nous continuons d’arpenter le quartier historique de Patershol, qui regorge de nombreuses maisons basses en briques rouges datant du Moyen Âge.
Loin de l’agitation des quais, nous découvrons le quartier de l’ancien béguinage de Sainte-Élisabeth, où c’est le calme absolu, seul un chat fut présent lors de notre passage.
Ailleurs, il n’est pas impossible de tomber sur d’agréables parcs ou des demeures à la végétation grimpante et des cerisiers en fleurs.
En ce mois d’avril 2018, la ville n’est pas seulement colorée par les façades des maisons ou les cerisiers en fleurs, car il y a beaucoup de street art à Gand. La ville organise même des parcours « street art » permettant de découvrir ces fresques dans différents quartiers. L’endroit le plus facile à observer est la courte ruelle Werregarenstraatje (Graffiti Street), mais on tombe très régulièrement sur d’autres grandes fresques d’artistes ailleurs dans la ville.
Autre aspect auquel je ne m'attendais pas, c'est que l'ambiance y est très animée, très jeune, et cela en raison du fait que la ville accueille 50 000 étudiants. En effet, Gand est également une ville universitaire, une des plus importantes et la meilleure de Belgique.

Alors autant vous dire que ça rigole pas mal et plutôt fort dans certains quartiers, et cela avec ou sans bière à la main !
Moi, ce sont plutôt les gaufres qui m’ont attirée. Mais la grande spécialité que l’on retrouve à plusieurs endroits, notamment auprès des vendeurs ambulants de la place Groentenmarkt, est le cuberdon. Cette friandise gantoise très sucrée, en forme conique, est à l’origine garnie d’un coulis de framboise, mais il en existe aussi, à certains endroits, d’autres variantes de goût. Appelée également « neuzeke », ce qui signifie « petit nez » en néerlandais, elle possède un cœur fondant dû à une longue cuisson au four et doit être consommée sous 15 jours, sinon son sucre se cristallise.
Ici, nous arrivons sur la place Vrijdagmarkt, dont le nom signifie en flamand « marché du vendredi ». C’est sur ce marché que les souverains de Flandre venaient haranguer le peuple. C’est ici aussi qu’eurent lieu, en mai 1345, de sanglantes luttes entre tisserands et ouvriers de la laine, comme en témoigne la statue de Jacob Van Artevelde, assassiné au cours de ces combats. Il est celui qui permit de lever l’embargo sur l’importation des laines anglaises. Près de lui se trouve l’imposante Maison du Peuple socialiste, ou Bond Moyson, qui porte la devise « Werklieden aller landen, verenigt u » (« Travailleurs de tous les pays, unissez-vous »). Au fil des siècles, d’innombrables fêtes y ont été organisées, des monarques y ont été accueillis solennellement et des exécutions y ont également eu lieu, la dernière exécution publique remonte à 1863.
Bien plus ailleurs, nous découvrons ce canon de cinq mètres en fer forgé de l’époque bourguignonne, surnommé « Marguerite l’Enragée », prévu pour tirer des boulets de pierre de 250 kg, il ne fut pourtant jamais mis à feu.
Gand ne manque pas d'attrait et surtout d'une multitude de joyaux architecturaux et historiques à n'en plus finir. On ne peut rater la grande église catholique du centre historique de la ville, la cathédrale Saint-Bavon.
Se dresse aussi le beffroi, qui domine la ville avec ses 91 mètres de hauteur et fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Construit entre 1313 et 1380, il servait de tour de guet pour prévenir les attaques ennemies et repérer les incendies, fréquents à l’époque à cause des maisons en bois. Il est surmonté d’un dragon en cuivre doré et abrite un carillon. Celui-ci compte aujourd’hui 53 cloches.

De nos jours, le carillon se fait encore entendre pour annoncer le début des Fêtes de Gand. La ville bénéficie d’une forte reconnaissance en Europe pour ces Fêtes gantoises, surtout à la mi-juillet, où musique, théâtre de rue et spectacles de marionnettes animent le centre historique.

Gand organise aussi plusieurs festivals de cinéma chaque année (film d’animation, court métrage, clip vidéo, etc.). Le plus connu, le Festival international du film de Flandre, a lieu à la mi-octobre depuis 1974.
Changement de style et d’époque avec ce grand bâtiment de 17 500 m² de métal, de béton et de verre. Il s’agit de la nouvelle grande bibliothèque, appelée « De Krook », inaugurée en 2017 et dessinée par des architectes belges et catalans. Elle se veut un espace de lecture et de rencontre, mais aussi un centre nerveux pour la culture, la connaissance, la recherche et l’entrepreneuriat.
Surprenant ! Tout autant que d’autres curiosités que j’ai pu croiser au cours de mes promenades.

Mes yeux balayent du sol au ciel, je chope in extremis de drôles de chaussettes, m’attarde sur une sonnette, une boîte aux lettres et plusieurs détails aux fenêtres, etc ...
Tandis que le soleil se couche doucement, nous découvrons la halle Stadshal, étonnante et contrastant aux restes des alentours par son aspect très contemporain, construite entre 2010 et 2012 par les architectes Robbrecht & Daem et Marie-José Van Heeelle. Cet espace sert pour des marchés, des concerts, des événements publics. Les gens s’y retrouvent et peuvent aussi s’abriter de la pluie. Sous la halle, il y a un parking vélos, un café et des services publics.
Gand, la nuit, c’est magique ! Les éclairages, posés avec soin, donnent un autre visage à la cité flamande. On s’installe là, on lève les yeux, on prend le temps de regarder les façades et les bâtiments, traces d’un passé riche, mais demain, c’est le départ…
Alors, je referme ici ce chapitre, complètement conquise.

Bien à vous,

Barbara
© crédits photo By Barbara

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