By Barbara

April in Brighton 1/3

« April in Paris » est une chanson des années 30, maintes fois reprise, née sur les planches de Broadway et devenue un standard du jazz. Ça vous dit quelque chose ? Mais il n’est pas question de parler de musique, ni même d’évoquer Paris en avril, car je reviens d’Angleterre, où j’ai pu concilier détente et grosse fringale d’images : des photos prises à une heure de train au sud de Londres, dans une bien agréable station balnéaire, qui m’amène à vous partager en trois volets mon April in Brighton.
Je fais le choix de commencer au calme, en sillonnant la plage de galets et sa vue interminable sur la Manche.

Longeons la mer vers l’ouest, car il me semble qu’il s’y trouve quelques curiosités qui méritent d’être vues de plus près. Qu’est-ce donc que cette grande tige au loin ? Par mes jumelles, je crois bien apercevoir aussi un squelette métallique…
Il s’agit du West Pier. Construit en 1866, il abritait au départ une salle de spectacle de 1 400 places. Mais, au fil du temps, par manque d’entretien, son état se détériore. Le lieu devient si dangereux qu’une partie est fermée au public en 1970, pour finalement être entièrement interdite d’accès et close définitivement en 1975. Il reste à l’abandon pendant des années, jusqu’à ce que des levées de fonds soient entreprises afin d’essayer de le restaurer. Tandis que les travaux s’engagent, le West Pier s’effondre peu à peu, et subit encore davantage la violence d’une tempête en 2002. Le sort s’acharne ensuite en 2003 avec deux incendies criminels.
Alors, en cette matinée d’avril, m’approchant de cette silencieuse carcasse calcinée où plus rien ne résonne, ni l’écho d’un instrument de musique, ni le rire d’un spectateur, il n’était pas déplaisant de tomber sur l’agitation des mouettes, qui ne pouvait que crier plus fort qu’elles ne le font déjà pour remercier ces deux hommes de les gâter généreusement en n’étant pas venus ici les mains vides.
Un épatant spectacle, auquel j’ai eu le privilège d’assister d’aussi près. Une telle proximité que mes chaussures s’en souviennent encore…

Pas toujours glamour, l’envers du décor d’une photo !
Face au vestige du West Pier et des colonnes qui provenaient du pont jadis présent pour accéder au lieu, se tient depuis août 2016 la plus haute tour d’observation du monde : l’i360 British Airways. Dessinée par David Marks et Julia Barfield, l’i360 s’inscrit dans la continuité de leur autre œuvre, le London Eye, la roue géante devenue depuis 2000 une attraction majeure de Londres. Ici, pendant 20 minutes, les 200 passagers que cette cabine de verre de 180 m² peut contenir sont transportés à 138 mètres du sol, profitant de la vue panoramique pour admirer tout Brighton, la côte du sud de l’Angleterre et, bien sûr, la Manche.
Après le West Pier, les mouettes et cette tour aux allures de soucoupe volante ou de donuts, nous arrivons au joli kiosque à musique, le Bandstand. Achevé en 1884, il est considéré comme l’un des plus beaux exemples de kiosque à musique encore existant en Angleterre. Après avoir subi un important projet de restauration pour retrouver l’édifice dans sa splendeur victorienne, il rouvre en 2009. Un café est situé en dessous, et chaque été, de nombreux groupes de musique s’y produisent. Le kiosque est également disponible à la location pour les mariages ou cérémonies, avec une capacité de 50 personnes assises et de 30 personnes debout supplémentaires.
En parcourant King’s Road, je vois qu’il n’y a pas que sous le kiosque qu’on échange un baiser. Une plaque de métal, percée de petits trous, nous fait apparaître que l’amour se conjugue sous le même ciel bleu, que l’on soit jeune ou moins jeune, hétéro ou pas !
J’ai tellement déambulé sur la plage que nous sommes maintenant à Hove (la ville voisine, mais qui fait partie de Brighton administrativement), où se tiennent bien alignées les cabines de bain louées à l’année.
La fin de journée s’installe, la nuit est proche, mais pas autant que les innombrables mouettes et goélands qui nous approchent de si près qu’il faut savoir les éviter de face, surtout si vous avez une barquette de fish & chips à la main.
Cette fois, la lune est bel et bien présente, lumineuse, comme le fut cette première journée à fouler Brighton dans un sens puis dans l’autre, pour finir un peu étourdie et surtout empressée d’être au lendemain, afin de me rendre en direction des loupiotes éclairées que je devine au loin, comme une invitation à découvrir, par là-bas, un endroit qui saura encore me charmer et que je viendrai vite vous partager ici.

Barbara
© crédits photo By Barbara

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