By Barbara

Chut! silence et merveilles à la Ca' d'Oro

Bonjour, c'est toujours moi !

Eh oui, je vous avais prévenu : court, mais intense, mes quatre jours passés à Venise.

Maintenant que les gondoles du Grand Canal n'ont plus de secret pour vous, je vous emmène cette fois dans un endroit plus confidentiel, mais qui vaut tout autant le détour. Plutôt que d'avoir une horde de touristes à mes côtés en visitant l'une des nombreuses basiliques, j'ai fait le choix d'aller au calme, en visitant l'un des plus beaux palais de Venise : le palais de la Ca' d'Oro.
Situé dans une petite rue discrète et anodine du quartier du Cannaregio, on peut, à travers une majestueuse porte, entrevoir l'intérieur de ce bijou de l'art gothique vénitien, qu'un certain Marino Contarini fit construire en 1412. Il souhaitait que ce palais soit le plus beau et luxueux du Grand Canal, afin d'imposer aux yeux de tous la puissance de sa famille. Les travaux durèrent 22 ans, de 1421 à 1443 ! Le palais fut l'œuvre d'un groupe d'architectes et de sculpteurs, Marco d'Amadio, puis Matteo di Raverti et Bartolomeo.
Le nom de Ca' d'Oro, soit « casa dorata », signifie maison d'or, car auparavant l'actuelle façade en marbre blanc donnant sur le Grand Canal était recouverte de feuilles d'or et de fresques peintes au lapis-lazuli. À la mort de Marino Contarini, le palais revient à son fils en 1454, puis, passant de main en main, il fut loué puis fractionné en 1791 pour finir, hélas, à l’abandon. En 1846, il est racheté par le prince russe Alexandre Troubetskoi, qui l'offre à la danseuse étoile Maria Taglioni (la première au monde à instaurer les pas de danse sur les pointes, avec des chaussons garnis de liège au bout). Cependant, celle-ci confie la restauration du palais à l'architecte G. Battista Meduna, qui, selon les désirs de la danseuse, procédera à de grandes modifications, allant jusqu'à faire enlever de la cour le puits magnifiquement sculpté, ainsi que l’escalier de la même cour. Les dégâts seront réparés en 1895 par le nouveau propriétaire, le baron Giorgio Franchetti, qui lui redonna son aspect originel, sauf l’or et les couleurs de la façade.

En 1916, le baron donna sa collection privée de peintures et l'édifice à l'État.
En 1927, un musée fut installé dans le palais, qui abrite aujourd'hui la galerie Giorgio Franchetti.

On peut y admirer des peintures, des tapisseries des XVe et XVIe siècles, de belles sculptures en bronze, ainsi que des meubles gothiques et des œuvres de la Renaissance. Voilà pour la petite histoire, maintenant, suivez-moi et commençons par le commencement.

Nous sommes dans la cour intérieure du rez-de-chaussée, où se trouve justement le fameux puits de marbre rouge de Venise, composé de figures représentant la justice, la fortune et la charité. Mais ce qui me frappe le plus, c'est la beauté des marbres polychromes au sol, provenant d'Égypte, de Grèce et de Turquie.

Sans oublier cette vue bordée directement par le Grand Canal !
Comme vous le remarquerez, c'est si calme que nous n'avons croisé que deux couples de visiteurs !

Le palais se compose de deux étages. Au premier, nous retrouvons, entre autres, Le Martyre de Saint-Sébastien, peint à l’huile sur bois vers 1490 par Andrea Mantegna.
Voilà, après une agréable pause ensoleillée aux fenêtres finement ciselées des deux merveilleux balcons, je reprends mon appareil photo, car il est grand temps d'aller là où tout le monde se trouve…

Passer quatre jours à Venise et ne pas aller capturer la magie de l'incontournable et emblématique place Saint-Marc, c'est im-pen-sa-ble, évidemment !

À bientôt donc, avec ce prochain épisode qui vous donnera encore plus envie de découvrir ou de redécouvrir Venise.

Barbara
© crédits photo By Barbara

Articles recommandés