By Barbara

Saint-Tropez, mon coup de cœur de l'été

Vacances août 2015, épisode 2.

J’ai donc quitté Cannes, un peu partagée sur le bien-fondé d’y être allée…

Heureusement, perchée sur sa colline, le quartier du Suquet s’était montré plus chaleureux que la Croisette.

Pardon aux Cannois qui seraient amenés à me lire et qui auraient sûrement de bonnes raisons de vouloir me persuader que j’ai tort de penser — vulgairement — que ça puait un peu trop le fric pour moi là-bas.

De la même façon que Paris ne se résume pas aux Champs-Élysées, devenus une enfilade d’enseignes insipides.

Malgré tout, il faut admettre que pour une évasion totale, j’avais mal choisi ma ville à visiter. J’aspirais à plus de charme et d’authenticité… enfin, vous voyez sûrement ce que je veux dire, non ?

J’ai finalement poursuivi ailleurs, à Saint-Raphaël.

Comme tout bon mois d’août qui se respecte, la plage était évidemment bondée… et je l’ai donc naturellement boudée !
Confuse, ne sachant plus s’il valait mieux aller à droite ou à gauche, j’ai brièvement observé la Vierge dorée dominant la Basilique Notre-Dame de la Victoire. Elle paraissait bien petite, non loin de la grande roue, qui semblait l’inviter à prendre place dans l’un de ses nombreux sièges vides.
La Vierge Marie était silencieuse, aucune recommandation divine à mes oreilles n’a retenti. J’ai zieuté tous les panneaux et me suis amusée de tomber sur celui de ce parking pour chiens, qui, malheureusement, ne me permettait pas de savoir où aller…
J’ai poursuivi ma route ailleurs, à Fréjus.

Là, j’ai négligemment oublié de visiter les arènes, me contentant d’errer à travers la ville.
« L’esprit du sud » pointa son nez : j’y voyais enfin plus clair, ou plutôt davantage comme il me plaisait.

Bien décidée à ne pas en rester là, c’est ainsi que Saint-Tropez s’imposa comme la ville suivante à visiter, ou plutôt à revisiter, l’ayant déjà vue lors de mon adolescence.

Sauf qu’une vingtaine d’années plus tard, ma démarche n’avait plus la nonchalance de mes quinze ans, et mon regard avait gagné en curiosité puissance dix… ce fut le coup de cœur immédiat !

J’ai adoré l’atmosphère, et j’étais enfin à mon aise.
D’ailleurs, il n’est pas étonnant que je m’y sois sentie si bien, car j’avais toujours entendu parler de Saint-Tropez comme de l’un des endroits les plus formidables par ma maman.

Petite fille, elle avait vécu dans cette rue, la rue du Portail-Neuf, qui menait à la chapelle de la Miséricorde.
Saint-Trop', c'est des vespas dans tous les coins, de toutes les couleurs et des deux-roues alignés par dizaines, près de l’emblématique café Sénéquier.
Saint-Tropez et sa place des Lices, où les boulistes brillaient par leur absence à cette heure, sûrement inappropriée pour les parties de pétanque
Vespa, motos, vélos, bateaux…
Et puis, entre deux murs, comme sorti d’une pochette surprise, on découvre le sable et la mer.

Nous sommes sur la plage de la Ponche.
Quel ravissant endroit ! Au fil du temps, les canots se sont modernisés, mais la vue sur l’église Notre-Dame-de-l'Assomption reste inchangée.
En plus d’être l’endroit où ma mère apprit à nager et de l’emplacement où elle vendait les bijoux de mon grand-père Paul Mafille, la plage de la Ponche fut rendue célèbre en 1956 par le film Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, dont le tournage se déroula également au cœur de la ville.

Un film si audacieux pour l’époque qu’il déclencha le scandale et une « Bardolâtrie » sans précédent à travers le monde.
En ce temps-là, la tour du Portalet voyait l’indomptable et affriolante Brigitte Bardot prendre la pose à ses côtés.

Ainsi que ma famille, bien sûr !
Devenue propriétaire en 1958 de La Madrague et sex-symbol français des années 50/60, Brigitte Bardot, alias B.B., attira les foules et les bateaux touristiques à Saint-Tropez, dans l’espoir d’apercevoir la belle. Depuis, Saint-Tropez reste étroitement lié aux plus célèbres initiales du monde. Néanmoins, Bardot n’acceptant pas le détournement de son image et s’opposant à toute idée d’objets dérivés d’elle, on ne trouve pas grand-chose sur elle à travers la ville.

À l’exception des peintures de l’artiste Serge Contat, sur lesquelles nous tombons en nous baladant dans la rue Saint-Jean. Des œuvres appréciées et dédicacées par Bardot en personne.
On observe également cette banderole au-dessus d’un tabac, s’inspirant à l’évidence de Bardot et lui ajoutant un grain de beauté pour brouiller maladroitement toute ressemblance.
Ailleurs, panier d’osier fashion à la touche Saint-Tropez, sans oublier les fameuses Tropéziennes.
Saint-Tropez, c’est aussi sa gendarmerie, rendue populaire par une série de films.

À l’été 2015, nous nous tenons à distance de la façade et des portes, car des travaux sont en cours pour en faire un musée de la gendarmerie et du cinéma.
Alors, nous ne croiserons pas le maréchal Cruchot près du port.
Et Dieu merci, Bardot n'échappe plus aux paparazzis
Le port s'assombrit, les nuages sont nombreux et quelques gouttes viennent péniblement gâcher ma visite.

Me privant, entre autres, d'aller dans les hauteurs, du côté de la Citadelle.

Déçue par cette soudaine grisaille, j’hésite à partir et me raccroche aux chemisiers ensoleillés d’un groupe de touristes, m’incitant à prier pour que le soleil revienne… sans succès.
Tu m’as fait tourner la tête, Saint-Tropez… Je reprends la route, espérant qu’ailleurs la Terre sera assez ronde pour m’étourdir autant que toi ♫♪♫♪
♫♪♫♪ Ah oui, parlons-en, de la Terre… Pour qui elle se prend la Terre ?
Ma parole, il n’y a qu’elle sur Terre !
Il n’y a qu’elle pour faire tant de mystères ! ♫♪♫♪
(Les mystères de la route)
Après la pluie vient le beau temps ! Et après les limousines de Cannes et les vespas de Saint-Tropez, j’emprunte à présent le même itinéraire que cette 2CV, qui semble, tout autant que moi, vouloir se rapprocher au plus près de cet intrigant rocher…

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