By Barbara

L'intemporel musée d'Orsay 2/2

De retour au musée d’Orsay, poursuivons la route ensemble… Quelle route ?

Celle d’un temps ancien, lorsque se trouvait ici une gare inaugurée en juillet 1900. Il s’agissait alors de la première gare moderne conçue pour la traction électrique. Soixante-treize ans plus tard, elle fermait ses portes. De vastes travaux de transformation s’étalèrent sur plusieurs années avant que le musée d’Orsay ne soit inauguré le 1ᵉʳ décembre 1986.
Et me voilà, en juin 2015, à m’extasier à mon tour devant le seul vestige de cette époque : la merveilleuse horloge, qui surplombe tout et semble me suivre de partout.
Éloignons-nous d’elle et poursuivons ensemble la visite. Prenons d’autres allées, montons, descendons quelques marches, et observons encore, de plus loin ou de plus haut.
Scrutons Paris, minuscule en contrebas, attirant irrésistiblement petits et grands visiteurs.
Mais qui sait, si finalement, ce ne sont pas les statues, les peintures et Vincent Van Gogh lui-même qui nous regardent ? Sûrement lassés par tous ces objectifs inquiets d’actionner par erreur leur flash, agacés aussi par tous ces écrans tactiles occupés à faire leur mise au point…
Puis, il y a les autres : les contemplatifs, les curieux, les admiratifs… Ceux dont les grands yeux s’écarquillent, scrutant chaque détail avec une attention presque religieuse.
Il y a aussi les enfants un peu blasés, ceux plutôt charmés, et les futurs bébés… pas vraiment concernés !
Et ceux, trop épuisés, s’abandonnant au sommeil, les paupières closes.
J’observe toujours.

Concentrés sur leurs tracés, calepin à spirales bien calé, les dessinateurs retaillent leur mine…

… et moi, autour, je fais mine de ne pas me montrer !
Montrer ses pieds ou ses chaussettes remontées ? À vous de voter !
Mais ce sera pour une autre fois, car nous sommes priés d’évacuer en raison d’un colis suspect.
Quarante-cinq minutes d’insolation et de désolation plus tard, telles des fourmis surexcitées, nous réintégrons le musée.

Je fais partie des vingt premières personnes, et c’est là qu’on se dit que c’est bon de savoir patienter dans la vie : le musée est vide et silencieux pendant environ dix minutes, juste assez de temps pour s’y sentir vraiment seule et privilégiée.
Et, peu à peu, tout le monde est de retour.
Je profite alors des dernières heures qu’il me reste pour découvrir encore d’autres beautés.
Il est bientôt temps de partir. L’imposante horloge du 5ᵉ étage est là pour me le rappeler. Alors, j’actionne encore un peu la fonction « on » de mon appareil, puis je me pose confortablement et retiens les minutes en les regardant filer.
« On ne peut pas rattraper le temps perdu, mais on peut arrêter de perdre son temps. »

Autant vous dire que je n’en ai vraiment pas perdu à rêvasser là-bas !

Barbara

(Toutes les informations sur le musée ici pour vous : http://www.musee-orsay.fr/)

© Crédits photo By Barbara

Articles recommandés