By Barbara

En touriste à l'Hippodrome de Paris-Vincennes

Bonjour

Eh oui, c’est bien moi qui reviens me glisser entre vos mails !

Depuis, il a fait un peu plus froid dans nos foyers français. Ainsi va la vie : les couleurs estivales reviendront, mais pour l’instant, c’est dans la grisaille et en noir et blanc que je vous emmène, là où je n’étais jamais allée.

Pas mon envie préférée, pas même mon initiative personnelle, un peu hésitante au début, mais assez curieuse tout de même pour aller me rendre à l’hippodrome de Paris-Vincennes.

C’est donc en touriste, et sans aucun repère, que je m’y suis rendue, sans la moindre compréhension du pourquoi, du comment, de ce qu’on y fait et de la manière dont on joue… Non vraiment, je ne relie au tiercé qu’une image publicitaire avec Omar Sharif et le sentiment que ces braves animaux se verraient plus heureux dans une prairie, en se contentant de croiser certains hommes capables de leur murmurer de bien belles choses à l’oreille.
J’étais donc partagée entre divers sentiments, allant même jusqu’à me demander si de telles coiffures étaient jolies et nécessaires…
Mais les enfants, eux, prennent vite l’équilibre et s’amusent d’un tour de poney.
Dans cet univers (impitoyable ?), le spectacle se déroule tout autant à l’intérieur, car qu’on se le dise et qu’on s’en rassure : « jouer, c’est super facile »… et certains sont déjà bien avisés des règles du jeu.
"Laissez tomber les petits papiers…" 🎵🎵
Le journal du tiercé et le stylo en mains, les choses se précisent.
À l’abri du vent, les gens prennent place petit à petit dans l’enceinte de l’hippodrome.

Toutes générations confondues, chacun observe à sa façon la course.
Ailleurs, je croise de nombreuses jeunes filles dont la coiffure m’évoque enfin une référence familière : Madonna ! Aaah, la bonne époque… Jean-Paul Gaultier, tournée Blond Ambition Tour 1990, corset satiné aux tétons pointus… je ne résiste pas.
Mais je m’égare là, alors revenons à nos moutons… oups, à nos chevaux, bien sûr !

Car c’est parti ! Le départ est lancé, et tout le monde a les yeux rivés sur les écrans.

Tous regardent les crinières au vent prendre de la vitesse.
Dehors, j’entends des noms qui m’amusent : « Côte Ouest », « Café Noir ». Je ne sais à quel numéro ils sont rattachés, mais assurément, c’est tout ce qui se passe autour qui me plaît.
Au trot… au trot… au galop… au galop…
Les braves chevaux et leurs jockeys sont partis, place à l’animation.

Les échasses et les pompons font leur apparition, mais tout le monde a les yeux braqués sur la ravissante Miss France 2015, Mademoiselle Camille Cerf.
La représentation terminée, certains se reposent, tandis que d’autres regagnent leurs écuries.
Les gradins se vident, et je dois bien admettre que je me suis amusée de cette atmosphère de passionnés qui m’entourait (comme on en trouve dans tout rassemblement, concert, foot, et j’en passe). 
Mais je ne peux que constater aussi, avec un certain malaise, dans le reflet de ces tribunes, combien l’homme se procure constamment du plaisir à travers l’animal qu’il domine. Je préfère de loin penser aux chevauchées de Crin-Blanc qu’à tout l’argent qui se trame derrière ce genre de loisir, sans parler de la sévère addiction qu’il engendre chez certains.

Mais bon…

Je sais également qu’à mon plus grand regret, les licornes n’existent pas.

Je me souviens que, lorsque je n’étais encore qu’une enfant, une larme avait coulé sur ma joue en écoutant la chanson « Stewball » d’Hugues Aufray, et je dois encore être restée cette même enfant…

Barbara
© crédits photo By Barbara

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